Un sacré bon épisode, pour ma part.
Ah que voilà un bon antagoniste, ce Baron Grüner !
Petit détail d'ailleurs, le sous-titrage (et la VF ? Je ne sais plus vu que ça fait un bail que je ne regarde plus Holmes en VF) se trompe en qualifiant Grüner d'australien alors que bien sûr il est autrichien.
L'intro est bonne avec le haché d'images. Bien pour mettre en tension ! ça me rappelle un peu la mise en image du meurtre de la Boîte en Carton.
L'épisode est assez fidèle à la nouvelle, à part Miss Winter qui est plus "délicate" dans l'épisode et qui porte la marque vitriolesque de Grüner. De même, Watson y est bien plus mis en avant car Hardwicke a des lignes de texte qui sont, dans le Canon, attribuées à Holmes. Et il peut bien étaler sa science en porcelaine alors que, dans la nouvelle, Grüner ne lui en laisse pas le temps ! Ce qui est quand même un peu injuste vu les heures qu'il a passé dessus !
J'aime bien d'ailleurs cette plongée dans l'étude de Watson, qui arrive en même temps à prendre soin de Holmes entre deux lecture de chapitres.
On a aussi un beau diptyque de femmes qui pourrait être le petit mode d'emploi pour les femmes qui veulent aborder Holmes : Miss Winter = ce qu'il faut faire / Miss de Merville (tout aussi insupportable dans le Canon que dans l'épisode) = ce qu'il ne faut pas faire. Dans la nouvelle, Doyle souligne bien leur opposition : l'une est la flamboyance, l'autre la glace.
Et, que ce soit dans la nouvelle ou dans l'épisode, Holmes tient à ce que Miss Winter soit mise en sécurité, ce qui est quand même bien sympa pour un détective qui a souvent l'habitude de laisser les nanas face au danger parce que ça peut rapporter gros (Bande mouchetée, Hêtres rouges, Cycliste solitaire).
Bon, c'est vrai que Holmes la malmène un peu pour qu'elle crache où se trouve le carnet dans le bureau de Grüner. Mais il fait quand même de son mieux : il la serre
un peu contre lui dans le cab, ce qui est un exploit de sa part, je trouve
Pour ce qui est de Grüner, même s'il n'est pas aussi canon que dans le Canon
, il s'en sort très bien en Don Juan psychopathe. Ce qui est remarquable, c'est que jamais on ne l'entend raconter le plaisir de sa manie malsaine de collectionneur de femmes. Tout est résumé dans le passage où monsieur feuillette avec délice sadique son carnet (j'admire le détail Granadaesque : en effet, le résumé des "rencontres" est bien écrit, en allemand. Avis aux germanistes pour nous les traduire. J'ai juste compris les différentes nationalités des femmes et qu'il raconte comment il les met dans son lit. Et aussi le plaisir qu'il a à coller la dernière photo en se réjouissant à l'avance de l'officialisation de sa prise. Et avec Don Giovanni en fond sonore, ça donne ! Bref, cette "simple" scène capte bien le niveau de dégueulassitude du bonhomme.
Lors de la confrontation Grüner/Holmes, la dernière réplique de Holmes à propos du cigare n'existe pas dans le Canon. En regardant l'épisode, on peut se dire "Ohlala, ça fait cour de récré". Mais en fait, on regrette son absence quand on lit la nouvelle.
Et on est content de savoir qu'aller en taule ça permet de mieux savoir se battre que Holmes (Porky is the best !).
Bel épisode, vraiment