Ah ça, pour être creepy, The Creeping man l'est bien !
Le rendu final est à la hauteur de la maîtrise de l'épisode, je trouve car, oui, j'aime bien cette histoire à la Docteur Jekyll & Mr Hyde. Un épisode qui colle bien à l'ambiance littéraire de l'époque, entre fantastique et science-fiction avec une touche de psychologie freudienne
L'épisode n'a pas gardé le même ordre narratif que la nouvelle, et c'est tant mieux. La progression de l'histoire y est mieux distillée (plus du suspens alors que tout est rapidement dévoilé dans la nouvelle, je trouve) et les rajouts (les vols dans les zoos et l'agression de Miss Morphy) enrichissent celle-ci.
Pour ceux qui ne comprennent pas pourquoi on a un Watson bougon au début de l'épisode : l'histoire raconte la transformation d'un homme en animal (bien souligné par l'automate final) et quand on écoute la version originale, une fois Watson revenu de meilleure humeur, Holmes lui dit que la veille il était un vrai ours ! Watson qui est d'habitude si placide et si patient... Il n'était pas du tout lui même !
Un beau parallèle je trouve
J'arrive même à trouver une signification à la cigarette jetée dans l'oeuf à la coque. Pourquoi cette image choque ? Oui, il y a du gâchi : on gâche une vie animale (p'tit poussinou et singes) pour un plaisir masculin. La cigarette, cet objet viril... voire phallique ! On peut voir d'ailleurs l'oeuf "pénétré" comme l'image de la p'tite jeunette lady Morphy, l'objet de désir du vieux Presbury... Je ne parle même pas de l'inceste latent du père pour sa fille... Ah Freud...
Les personnages secondaires sont bien : un scientifique à l'aise, dominant, dans sa profession mais qui sent que ça flanche niveau intime et comme la science est au service de l'Homme ben il a une solution toute trouvée... ; un fiancé qui a le cul entre deux chaises (là aussi, il y a une certaine remise en cause de la virilité...); une fiancée qui a bien la tête sur les épaules (surtout niveau "je gère ma vie conjugale like a boss") et une autre un peu plus naïve (Ah ! La référence aux orchidées trop...impures... quand on se souvient à quoi ressemble une orchidée de près...
). Chacun a son rôle dans l'histoire, impec.
Et on relève la petite réplique qui va bien de Holmes à Presbury : "Je n'ai pas besoin d'inspirer de la confiance, j'en ai assez pour moi-même, heu heu !" (réplique qui n'existe pas dans le Canon...
) Deux mâles alpha qui se rencontrent quoi... et que je te montre que je suis le plus fort etc.
Bref, très bon épisode pour ma part, tout à fait cohérent