Les Trois Pignons

Un épisode dur à analyser de par sa réalisation chaotique, vue le contexte du moment.

Je ne l'aime pas vraiment même si, par rapport à la nouvelle (qui est moins riche) cet épisode s'en sort pas si mal que ça.

Mais il y a des choses que je n'aime pas.

D'abord, le casting des deux jeunes jouvenceaux amoureux de La Belle Dame Sans Merci. Alors, soit ils ont été mal dirigés, soit c'est pas la crème des acteurs qui a été dénichée... Franchement, on les dirait sortis d'un récit Harlequin tellement ils sont fades.
Bon, pour le jeune duc, à la rigueur, ça peut se concevoir. C'est un jeune écervelé qui se fait prendre dans les rets de Mrs Klein. Soit. Du coup, on comprend pourquoi Holmes et Mrs Klein l'écartent lors de leur petite discussion "entre grandes personnes".
Mais le Douglas, lui, est censé être le top des jeunes hommes du moment... Mouais...
Une scène qui me fait rigoler : quand sa mamie raconte ses derniers instants et qu'elle sanglote en lui tournant le dos alors qu'il vient de tomber du lit en expirant. Elle le laisse là et le pauvre cadavre s'effondre alors sur le plancher comme une serpillère sans que sa chère mamie s'en souciât... Le pauvre quand même...

La scène du jeune homme dans le bureau-serre sous la pluie aurait pu être bien. Mais c'est mal joué et mal filmé.

Enfin, pour ce qui est de Holmes. J'ai été consterné de voir Mr. Brett debout sur la fenêtre vu son état. Qui l'a laissé monter là ???
Après, le boxeur Dixie lui donne des chiquenaudes et Holmes ne réagit pas, entre l'hésitation et la peur Dans la nouvelle, Dixie le menace avec son poing sous le nez mais ne le touche pas. Et cela ne fait ni chaud ni froid à Holmes qui le rembarre. Punaise, Holmes est un excellent boxeur à la base. Il ne se laisserait pas malmené comme il l'a été dans l'épisode.
Un truc illogique : Holmes demande à Dixie de s'asseoir, ce que celui-ci fait, pour lui dire ensuite qu'il ne lui parlera pas. Ben pourquoi tu t’assoies alors ????

Mr. Brett joue bien (c'est tout à son honneur vue sa santé à ce moment-là...) même si je n'ai pas compris le sursaut über-dramatiquement exagéré lorsqu'il découvre le médaillon avec la photo amochée de Mrs Klein...

Il y a des fondus et des cadrages que je n'aime pas, ceux où les personnages sont filmés de loin avec un premier plan plus ou moins flou. C'est pas du tout réussi. Même avec l'excuse de ne pas vouloir filmer Mr. Brett de près du fait de son état.
Je pense vraiment que ça aurait pu être mieux filmé car il y avait des scènes intéressantes avec des efforts de mis en scène (je pense aux véritables "tableaux" lors de la petite sauterie chez le duc : on y voit du Fragonard entre autres. Mais ça aurait pu être bien plus beau... )

Le personnage de Langlade Pike est bon (il est à peine évoqué dans la nouvelle) tout comme Mrs Klein (et son cri de rage à son balcon ! ). Watson s'en sort bien avec sa petite bagarre à mains nus . D'ailleurs, elle n'existe pas dans la nouvelle, puisque Watson n'est pas censé surveiller la vieille dame, ce qui cause le cambriolage. C'est là qu'il y a une petite incohérence. Dans l'épisode, Watson est censé surveiller la mamie (qui fait de bons gâteaux, dixit Holmes   ). Sauf que quand elle se fait attaquer, le docteur est dans sa chambre près à aller se coucher. Et il mets un petit moment avant de la rejoindre. J'appelle pas ça surveiller, moi...surtout de la part d'un ancien soldat... Mais il fallait bien que le cambriolage ait lieu... Mouais...
Bon, ça permet de mettre le petit moment qui n'a pas pu être mis dans La Pierre Mazarin/Trois Garideb : Holmes effrayé que Watson ait été attaqué. D'ailleurs, c'est drôle quand Holmes accourt et rejoint la petite bonne qui pleure. Il lui demande comment va le docteur. Elle lui dit qu'il a mangé son petit déjeuner. Du coup, ça détend Holmes (parce que si Watson mange, c'est que tout va bien ).
Par la suite, il fait un vif reproche à Mrs Klein d'avoir mis indirectement John Watson dans cet état. Vilaine !

Bon, c'est un épisode pas des plus agréable à regarder. Mais ça se regarde quand même. Rien que pour le courage de Mr. Brett de jouer (et plutôt correctement) jusqu'au bout.

Je déteste cet épisode. Je crois ne l'avoir vu qu'une fois et ça m'a suffit.  
Ah non vraiment, les Pignons j'ai trop de mal à le regarder. L'état de JB en est bien sûr la raison principale. Il est si mal que son interprétation ne peut en être qu'affectée, il est évident qu'il est bien trop malade pour être en état de jouer. Quand on pense qu'il était sous respirateur pendant le tournage obligé de faire des pauses pour s'oxygéner, il s'est évanouit à plusieurs reprises et a été hospitalisé …  
non décidément c'est trop pénible et cruel de le voir jouer  
JB tente de jouer tant bien que mal avec un excès de théâtralité qui nuit au naturel, mais je pense que s'il n'avait pas surjouer et forcer le trait pour donner plus de vigueur à son personnage, il aurait été totalement amorphe et apathique.
Les autres personnages paraissent aussi surjoués (ou jouent très mal) sans doute pour étoffer leurs propos avec ce ton mélodramatique outré dans tout l'épisode et toutes les scènes.
Et la mise en scène est catastrophique, là aussi elle essaie de faire de l'effet grandiloquent pour camoufler les problèmes. Tous ces artifices factices n'apportent rien de bon.
Le scénario est alambiqué, la débauche de décors qui se veulent somptueux et d'effets de style, se révèlent finalement nuisibles, c'est d'un lourd!
On s'égare totalement.
Et puis Peter Hammond se laisse aller à sa prédilection pour les jeux de reflets dans les miroirs et les très gros plans… là aussi c'est super pesant.
Bref à mon gout (ou dégout) trop de pathos et de confusion, aucune émotion, ni crédibilité. c'est du gâchis total

Ah bé oui, c'est sûr... Je comprends... Moi, je me force un peu pour le regarder quand même. Je me dis que Mr. Brett s'est justement donné à fond pour le jouer, malgré la souffrance et la fatigue, alors par respect (même si la réalisation est pas gégé, c'est le moins qu'on puisse dire !) je visionne cet épisode (un peu comme une sorte de Passion christique). Pour moi, ce serait comme ne pas rendre visite à un ami mourant (transition pour l'épisode suivant !!!!) parce que c'est trop dur à vivre. Mais, là, chacun à ses limites.  

d'accord avec vous deux. Moi aussi, j'ai eu du mal à regarder cet épisode, surtout bien sûr en raison de l'état de santé misérable dont souffrait Jeremy. Sa maladie marquait affreusement son allure et son visage. Qu'étaient devenus son regard magnétique et ses beaux yeux clairs ? sa grâce naturelle et son élégante silhouette ? J'aime bien la façon dont vous parlez de lui, avec ce grand respect pour son courage. Un bel hommage que nous lui rendons à travers les années. A+

 c'est un peu tristounet tous ces derniers épisodes ! ça correspond à un JB malade, bouffi, lourdaud... c'est un peu pénible à s'rappeler ! ça m'a fait penser à une lettre qu'jeremy avait envoyé à un journal dans les années  93  (2 ans avant sa mort) où il écrivait :  

" Je m'excuse de ne pas être aussi svelte que je l'ai été dans les vingt derniers films. Malheureusement c'est en raison de ce qui a été tout récemment diagnostiqué comme une insuffisance cardiaque. Je prends à présent de la digitaline et des diurétiques, et, on m'a dit que, dans un avenir assez proche, je serai mince à nouveau."

Pov' JB, face aux critiques cruelles du public , il s'est cru obligé d's'excuser et d'se défendre ! !  et face à l'incompétence d'ses médecins qui n'ont pas vu l'incompatibilité d'leurs médicaments avec ceux qu'il prenait déjà pour son état dépressif, il en est mort !  

S'excuser alors que lui même en souffrait Les critiques sont les critiques, toujours très durs avec tout le monde quand il y a un faux pas. Justifier ok, mais s'excuser... C'est bien anglais ça ! En même temps, lui-même ne devait pas être satisfait de se voir ainsi. J'imagine qu'il a été poussé par l'envie d'aller jusqu'au bout et d'honorer son contrat, et de ne pas laisser tomber tout le monde...
Personnellement, c'est pas sa prise de poids qui m'affecte le plus mais la maladie sous-jacente. ça ne me dérange pas de voir un personnage évoluer et vieillir. Souffrir, c'est autre chose.    Si Holmes/Brett avait grossi par pure gourmandise, ça ne l'aurait rendu que plus humain et puis ça n'aurait pas été si étonnant, vu la corpulence de son frangin Mycroft. Mais oui, je sais, ce n'était pas dans la physiologie du personnage qui de bout en bout, reste sec et élancé, même vieux.

En fait les critiques (ni personne) n'étaient pas au courant de l'état réel de JB et tiraient sur l'ambulance sans savoir.
Je pense que JB souffrait beaucoup plus qu'on croit de sa prise de poids, ça revient en leitmotiv chez lui. Sa transformation physique était un choc psychologique et il ne ressemblait plus au Holmes qu'il interprétait, double traumatisme donc.
À l'époque la maniaco dépression était peu connue et même tabou. Quand JB en a parlé ouvertement, il y a eu un immense élan de soutien et d'amour.
Sa franchise, sans doute un pas très difficile à franchir pour lui étant donné sa pudeur et peut-être une certaine honte d'en parler, a été une libération et une catharsis. Le regard des gens est devenu tolérant et bien sûr compassionnel. Il a bien fait d'en parler, certains malades se sont sentis cconcernés et compris et ont été encouragés à parler. On lit encore aujourd'hui des témoignages de personnes qui le remercient car il les a aidés avec leur maladie. En fait JB devrait être reconnu d'utilité publique