Encore une fois, le film est assez proche du roman. Et je l'aime bien !
L'introJ'aime bien cette intro où le drame à l'origine de l'affaire est mis en scène de manière sobre et classieuse je trouve. On comprend assez bien ce qu'il se passe, sans pour autant tout voir. Mais l'ambiance est posée. J'aime bien le décalage entre la terreur du meurtre et la musique toute calme du générique. On a dépassé le stade du film pour faire frissonner à la Hammer pour un "Vous connaissez l'histoire de toute manière alors on y va dans le genre balade sympatoche mais fidèle à l'oeuvre".
D'ailleurs, je n'accroche pas avec la version de la Hammer alors que tout le monde semble l'apprécier... Pour moi, il y a trop de décalage entre un Peter Cushing un peu faiblard et un Christopher Lee qui en impose grave. Bon, après, j'ai pas vu le film jusqu'au bout alors mon jugement est peut-être injuste. Pourtant, de la Hammer, j'ai adoré "Le cauchemar de Dracula" avec les deux mêmes acteurs... Mais je préfère quand même la version plus ancienne avec Basil Rathbone (malgré son Watson à claquer)...
Bref, revenons à Granada.
Une seule chose me questionne lors de l'intro : c'est quoi ce bruit bizarre qu'on entend au loin ?? C'est pas un hurlement de chien pour moi... On dirait quelqu'un qui a un gros problème de toux ou bien un oiseau au cri bizarre (c'est ça le cri du butor auquel fait référence Stapelton ?)...
Début du filmTout est parfait. J'adore le docteur Mortimer ! Il colle très bien avec la description doylienne. Je trouve ça plus classieux d'avoir le récit de la légende lu par Holmes plutôt qu'une reconstitution moyenne (j'aime pas celle de la Hammer !). Petit manque : la référence de Mortimer à Bertillon et le petit énervement holmésien qui s'en suit

Dommage !
La rencontre avec Sir Henry est sympa. Contrairement à ce que dit le bonus du DVD, il y a bien l'incident des deux bottes (la noire et la brune), elles sont juste fusionnée en un seul moment. Pour une version film, on est bien obligé d'adapter pour pas que ça dure trois heures ! En tout cas, cet énervement de Sir Henry pour ses bottes lui permet de laisser paraître son côté Baskerville pas très accommodant. Côté qu'on revoit par la suite quand il engueule les Barrymore. Lui qui, généralement, est une bonne pâte.
Ce qui n'existe pas dans le film : Nous n'avons pas la mini enquête de Holmes pour savoir qui est l'homme qui les suit en voiture. Du coup, nous n'avons pas non plus Stapelton qui entourloupe Holmes en faisant croire au cocher qu'il est lui-même Holmes.
Tout comme nous n'avons pas la ruse du télégramme envoyé à Mr Barrymore pour savoir s'il était à Londres ou non. D'ailleurs, à la fin du roman, Holmes ne revient pas là dessus et on ne sait pas, par conséquent, si Barrymore était effectivement à Londres. Apparemment ce n'est pas le cas puisqu'il n'y aurait aucun rôle à jouer là-bas étant donné que, dans le roman, c'est Mme Stapelton qui est l'auteur de la lettre anonyme. Alors que dans le film, il serait sous-entendu que c'est Barrymore.
J'aime bien l'explication de la lettre anonyme par Holmes à table. C'est bien cadré et bien rythmé. J'adore le petit signe de la main de Mr Brett pour indiquer à Sir Henry que c'est Watson qui l'accompagne

De toute manière j'adore toujours ses gestes à la fois classieux et un peu théâtraux. C'est fluide et ça va à Holmes comme un gant (haha !) ce côté félin (on pourrait faire une étude sur la place des mains dans l'oeuvre holmésienne je trouve. Et dans la série, c'est particulièrement beau).
Dans le DartmoorJ'adore quand Watson écrit ses lettres à Holmes sur le petit bureau devant la fenêtre. On aurait envie d'être à sa place : bien assis, du beau matériel et une superbe vue (et un destinataire de choix !).
En gros, le récit est assez fidèle.
La rencontre avec Mme Stapelton se fait en deux fois dans le roman. Le film a fusionné ces deux rencontres et c'est pas plus mal car les deux sont un peu redondantes dans le roman.
Il n'y a pas de disparition du chien de Mortimer dans le film et c'est tant mieux ! Parce que hein, pauvre bête ! Déjà qu'on a droit à un poney mourrant dans les marrais...
La grosse différence est surtout dans l'ordre des évènements entre le duo Watson/Baskerville et les Barrymore.
Dans le roman :
Lors de la fameuse nuit où Mr Barrymore fait des signes dans la nuit, Watson et Baskerville le prennent sur le fait et l'obligent à tout déballer sur l'instant. Baskerville donne ensuite quelques uns de ses habits à Barrymore. PUIS ils partent sur la lande pour trouver Selden qui leur lance son caillou et ils voient Holmes sans le reconnaître. Ensuite, lorsqu'ils rentrent à Baskerville Hall, ils se font presque engueuler par Barrymore parce qu'ils ont osé agir alors qu'il leur faisait confiance (gonflé le gars !)!
Dans le film :
Watson et Baskerville repèrent Barrymore qui fait des signes. Ils vont ensuite dans la lande chercher le gars mystérieux qui répond aux signes et rencontrent Selden, son caillou et l'ombre de Holmes. Ce n'est qu'en rentrant que Baskerville engueule Barrymore (c'est plus normal dans ce sens !) qui avoue tout avec sa femme. Là, il leur donne de ses habits.
Je trouve la version filmée plus logique personnellement...
Dans le film, à un moment Watson lance un appel mi-énervé mi-désespéré à Holmes alors qu'il est à Baskerville Hall et que le mystère, pour lui, reste toujours bien opaque. C'est un peu comique et théâtral mais bon, on le comprend... Dans le roman, il garde son souhait pour lui.
Autre différence : Watson apprend qui est L. L. par Mortimer dans le roman. Alors qu'en rendant visite à Frankland celui-ci lui confirme simplement qu'il y a un deuxième homme sur la lande ravitaillé par un gosse.
Dans le roman, Watson va voir deux fois Laura Lyons : une fois seul (avec un interrogatoire digne d'un flic !) et l'autre fois avec Holmes.
Et Watson découvre seul la cachette de Holmes. Dans le roman, nous n'avons donc pas la scène où Watson retrouve Mortimer et sa chasse inopinée aux lapins (scène qui me fait rire à cause du soudain énervement de ce docteur si gentil pour ces satanés lapins bousilleurs de fouilles !).
Dans le film, on comprend bien comment Holmes récupère les lettres de Watson. On n'en sait rien dans le roman.
Dans le roman, Stapelton a été directeur d'école avec sa femme, mais sous un autre nom. ça permet à Holmes de prouver à Laura Lyons que Stapelton est marié grâce à une preuve photographique. Dans le film, Laura Lyons croit Holmes sur parole me semble-t-il.
Dans le roman, quand Selden meurt de l'attaque du chien, Stapelton vient voir ce qu'il se passe, croyant que c'est Baskerville qui a trépassé. Dans le film, il reste caché.
Une petite phrase que j'aime bien du roman, quand Holmes est convaincu de choper le naturaliste meurtrier : "Une épingle, un bouchon, un carton et nous l'ajouterons à la collection de Baker Street !" (Haha rire sadique

)
Dans le roman, Lestrade débarque à la demande de Holmes. Et avec Holmes et Watson, il débusque le chien pour le tuer. Dans le film, c'est Mortimer qui accompagne Holmes et Watson pour le dernier acte. L'un et l'autre sont très bien intégrés dans l'intrigue. (Petit détail sympa : dans le roman, Watson indique que Lestrade est de moins mauvaise foi qu'auparavant car il a appris à estimer et apprécier Holmes

). L'idéal serait d'avoir Mortimer et Lestrade ensemble dans l'histoire !
La finChez Doyle, la petite bande de détectives va jusqu'au repère du chien et Holmes retrouve la chaussure noire perdue de Baskerville et manque d'ailleurs de s'embourber totalement dans les marais (il en a jusqu'à la taille ! Bonjour les frais de pressing !)
Le roman sous-entend que Stapelton s'est embourbé complètement lui.
Dans le film, on assiste à la mort du vilain (beurk la gadoue dans la bouche !) mais niet du repère. On passe de suite à Baker Street et à la fin du récit retranscrit en live par Watson avec les corrections de Holmes "
ROSS & Mangles !!"
Oui, moi aussi je trouve aussi bizarre de voir Holmes conduire une calèche. A mon avis, c'était pour le fun du moment parce que pas réaliste.
J'aime bien ce film. Certes, comme l'a pensé Mr Brett, il aurait pu être meilleur. Mais il y avait un manque de budget déjà (cf cette scène scotchée de gare de l'Interprète grec...ou bien ce ressucé du travelling dans l'escalier "Sir Henry découvre Baskerville Hall" pour le remettre au moment où "Holmes découvre Baskerville Hall" avec cette fichue même Vierge à l'Enfant de Raphaël en fin de travelling). Mais franchement, ça va. C'est pas un film à faire trembler dans les chaumières mais il est correct. En ce qui me concerne, je le re-regarde sans problème.
Pour le fun, je vous mets un dessin qui me fait bien rire (parce que personne n'est jamais vraiment satisfait des différentes versions/apparitions du Toutou des Baskerville) :
