Voici un de mes épisodes préférés. Parce qu'il est pour moi un des plus touchant et qu'il m'est arrivé d'avoir la larme facile en le regardant.
Par rapport à la nouvelle, il y a des divergences.
Le cadre du récit est très différent. Dans la nouvelle, les trois-quart du récit se déroulent chez Watson, alors qu'il est marié à Mary. Holmes débarque chez lui un soir et lui rapporte l'affaire avec le témoignage du Major Murphy ainsi que ceux des bonnes et serviteurs du couple Barclay puis celui de Miss Morrison. Holmes et Watson ne sortent enfin de chez celui-ci que pour aller voir Henry Wood dans son appartement.
Du coup, la version de l'épisode est, je trouve, bien adaptée en choisissant une autre organisation des scènes, plus dynamique. Nous assistons, dans chaque lieu (caserne militaire, maison des Barclay et taverne militaire) aux différents témoignages et découvertes des indices. Holmes est embarqué par Watson (alors que dans la nouvelle, c'est l'inverse) à la caserne pour une affaire qui, d'après le docteur, pourrait l'intéresser. Les deux gentlemen découvrent alors les tours et détours de l'affaire en même temps que nous. Ce qui est bien plus sympa !
Nous avons d'ailleurs un Holmes un peu grincheux qui traîne des pieds pour rencontrer le major Murphy, comme s'il avait une dent contre les militaires (Nous savons que Mr. Brett y a mis un peu du sien de par sa relation assez froide avec son paternel militaire de son état). Dans la nouvelle, Holmes est bien plus neutre.
Dans la nouvelle, Henry Wood et Nancy Barclay se rencontrent dans la rue, alors que dans l'épisode, cette rencontre se fait dans un dispensaire. Je sais que Mr. Brett aurait préféré la scène originelle. L'actuelle ne me déplaît pas. Elle appuie le côté pathétique (dans le sens "douloureux") de la rencontre puisqu'elle marque le fossé social qui sépare les deux anciens amants.
Enfin, nous avons une explication finale de "David" plus malicieuse que dans la nouvelle avec un GROS clin d'oeil à la réplique factice holmésienne "Elémentaire mon cher Watson" détournée à l'avantage de Watson, ce qui est excellemment
Mais, pour en revenir au coeur de l'épisode, dans ce qu'il a de plus touchant, j'aimerais vraiment souligner le jeu de Norman Jones en "Crooked man".
Je l'ai déjà dit dans l'Aventure de la Boîte en Carton : il n'y a que deux rôles secondaires qui m'ont réellement touchée dans la série. Jim Browner joué par Ciaran Hinds et Norman Jones en Henry Wood. Ce qui est très fort face au jeu de Mr. Brett.
Norman Jones transmet des émotions très fortes. Il est à la fois dur dans sa haine et fragile de par son coeur (et son corps) brisé et la tragédie qu'est sa vie.
Devant mon écran, je pleurais avec lui franchement. Avec l'envie de le consoler comme un enfant
Je trouve d'ailleurs presque hyper dur de voir Holmes (déjà assez froid par ailleurs) et Watson se barrer une fois la narration finie, sans aucun mot de compassion. Peut-être que la retenue britanique entre gentlemen est ainsi...
Mais, moi, quand je vois ce pauvre Henry ainsi, j'ai bien du mal à rester indifférente !!!
Bref, un très bon épisode