Comme on l'a dit souvent l'état de santé de JBrett a du influencer sur sa vision et son interprétation du rôle de Holmes, entrainant de facto l'interprétation de EH. Mais je crois aussi que celui ci à créé un Watson bien plus à son image.
Il lui a fallu beaucoup de modestie et une bonne dose d'abnégation pour "faire du Burke", si je puis dire. Pourtant s'il y est parvenu pour beaucoup de téléspectateurs, qui ont mis du temps à se rendre compte du changement d'acteurs, quand ils s'en sont rendus compte, je pense aussi qu'au fil du temps il a créé un autre Watson, plus prêt de son tempérament personnel.
Je le vois comme quelqu'un ayant reçu une éducation so British, tout en réserve et distanciation, comme on se l'imagine en France. JBrett lui aussi avait ce type éducation que je sache et ces deux hommes se retrouvaient sur ce terrain.
Ce n'est pas son interprétation que j'aime le plus chez cet homme, mais ce qui transparait à travers elle. Quand on regarde "La maison vide" au retour de Holmes on se rend bien compte que EH est capable de cette joie presque juvénile qui parfois illumine DB (quand il soupèse une bourse bien pleine laissée par le Roi de Bohème, à l'idée de pouvoir s'offrir un grand resto...) Il en est capable mais ne choisit pas ce chemin. Je ne pense pas que ce soit un hasard.
Quand à sa présence dans les moments douloureux de la vie de Brett elle est le signe d'un homme dont la compassion ne s'arrête pas aux paroles de réconfort, mais est prouvée par les actes d'un homme de cœur qui ne fait pas autant de bruit que d'autres mais répond présent en cas de coup dur. Et ça, c'est si rare que cela force le respect.